– Du 2 au 5 mai 2017 –
Le Lac Titicaca
Après Cuzco et les merveilles de la Vallée Sacrée, nous voilà en route pour le lac Titicaca. Mythique lac perché à 3812 m au coeur de la cordillère des Andes, nous avons hâte de le découvrir, ainsi que quelques unes de sa quarantaine d’îles, dont certaines sont habitées. Il est dit « le plus haut lac navigable du monde », ce qui n’est vrai que si on se limite aux navires commerciaux de grande taille. Quant au lac le plus haut du monde, il est lui aussi dans cette région du monde, au nord du Chili, à la frontière avec la Bolivie, à 4570 m d’altitude : le lac Chungara.
Le lac représente pour les indiens des Andes le berceau de la civilisation Inca : le premier Inca, Manco Capac, aurait surgi des eaux du lac sur les ordres du dieu Soleil pour fonder l’empire Inca.
Une des nombreuses arches que l’on peut trouver sur les rives ou sur les îles
Puno
Après 7 heures de bus au coeur d’un paysage grandiose et un passage de col à 4335 m, nous arrivons à Puno, ville portuaire sur la rive du lac Titicaca. Nous ressentons à nouveau un peu les effets de l’altitude, mais nous commençons à y être habitué et ils disparaissent vite. Première dégustation de lama, délicieux ! Le lendemain, nous partons découvrir les îles flottantes et l’île de Taquile.
Iles d’Uros
Les îles flottantes Uros ont été créées au XIIIème siècle par le peuple du même nom pour échapper aux Incas, la tribu rivale. Le peuple des Uros a complètement disparu au cours des années 1950 et les îles sont désormais habitées par des indiens Aymaras. Les Uros forment un archipel d’une quarantaine d’îles flottantes, artificielles, composées de totora, une sorte de jonc qui pousse abondamment dans le lac : une couche d’environ 80 cm de totora est constituée pour former l’île, cette couche devant être régulièrement renouvelée à cause de la dégradation du jonc au contact de l’eau. Les îles sont amarrées à des poteaux d’eucalyptus au moyen de cordages et de pierres afin qu’elles ne dérivent pas sur le lac. Les habitations et le mobilier sont également fabriqués avec ce roseau.
Vue de l’île visitée, habitation en roseau et femme en train de tisser
Le tourisme est l’une des principales ressources des habitants de ces îles flottantes, et encore lorsque les tours opérateurs veulent bien les rétribuer correctement. Les îles visitées par les touristes ont été spécialement construites dans ce but, les arrêts y sont minutés et bien orchestrés, ce qui ôte malheureusement tout leur charme. En arrivant, les femmes vous saluent comme si elles étaient en train de faire une énième représentation d’une pièce dont elles se seraient lassées. Ensuite on vous propose un tour de l’île à bord d’une embarcation traditionnelle (payant évidemment, en vous faisant culpabiliser si vous refusez d’y participer), puis un indien Aymara vous explique la technique de construction des îles, tout en ayant à ses côtés des femmes en train de tisser, qui veulent vous vendre leur artisanat. Bref, regrettable expérience. Si les habitants de ces îles prenaient le contrôle du tourisme les concernant, peut être que les choses s’amélioreraient pour eux et pour les gens de passage qui pourraient vraiment apprécier cet art de vie séculaire et si particulier.
Ile de Taquile
Nous repartons ensuite pour environ 2 heures de bateau, direction l’île de Taquile. Pas de voiture, ni même de vélo, seulement des épiceries vendant les produits de base, l’île est encore épargnée de la modernité du continent. Le repas est simple et unique, à base des produits disponibles ici : soupe de quinoa et truite. Les paysages sur l’île sont magnifiques : de nombreuses terrasses, un petit air méditerranéen et une vue sur le lac grandiose.
L’île de Taquile avec une femme en tenue traditionnelle et ses nombreux moutons
Ile de Taquile et ses hommes en habit traditionnel avec leurs larges ceintures
L’île de Taquile est reconnue pour son art textile, inscrit au patrimoine culturel de l’Unesco. Le tricot est réservé aux hommes à partir de l’âge de 8 ans (à bon entendeur, messieurs), les femmes se consacrant au tissage. Nous allons voir ce qu’ils proposent et c’est vrai que ce que l’on voit ici est différent de tout ce qu’on a pu voir ailleurs au Pérou : les motifs, les couleurs.
Péninsule de Capachica
Après avoir suivi le flot des touristes sur les îles, nous partons pour 2 jours sur la péninsule de Capachica, à environ 1 heure de route de Puno, pour un tourisme équitable géré par les habitants de la péninsule eux-mêmes.
Péninsule de Capachica
Nous avons rendez-vous avec Alfonso qui nous accueille chez lui, dans le village de Ccotos.
Arrivée à Ccotos
Après nous avoir montré nos chambres, il nous emmène en barque sur l’île de Ticonata. Ici pas de moteur, c’est à la rame qu’il nous y emmène. Nous découvrons cette belle île, dont les habitants de la péninsule s’occupent à tour de rôle : un ensemble de cabanes permet d’accueillir des touristes et on peut même y trouver un petit musée. Trois fois par an, ils y emmènent leurs vaches, qui traversent à la nage, afin qu’elles mangent l’herbe et entretiennent la végétation.
L’île de Ticonata vue de la péninsule
En route vers l’île
Sur l’île, avec ses nombreux eucalyptus
Nous partons ensuite à la pêche : pose des filets dans le lac non loin de chez eux, que nous récupéreront le lendemain matin à l’aube avant le petit déjeuner. Toute la famille participe, c’est leur fille Yudith, âgée de 15 ans, qui vient poser les filets pendant que leur père rame. Et toujours accompagnés de leur jeune fils Joni de 4 ans, véritable bout-en-train qui a rendu notre séjour dans cette famille d’autant plus agréable.
Pose des filets
Récupération le lendemain matin
Nos repas ont été délicieux : truite, soupes, fromage, pancakes au petit déjeuner, le tout préparé avec soin par la femme d’Alfonso.
La nuit fut fraîche (la température est même tombée en-dessous de 0°C), ici pas de chauffage, mais la tranquillité du lieu et les kilo de couverture en laine nous ont permis de passer une nuit très agréable.
Le lendemain nous partons pour la découverte de la péninsule à pied, le village de Ccotos, la plage, les travaux des champs et le mirador qui permet d’avoir une vue à 360°.
La plage de Ccotos
Le port avec ses 4 barques, les champs ou paissent de nombreux moutons et un défilé des écoliers de Ccotos sur la place principale
La culture de quinoa et les animaux de la maison
La péninsule vue du mirador
Selfie au mirador 🙂
Après le déjeuner, nous ne pouvons pas partir avant d’essayer leurs habits traditionnels. C’est parti pour une séance photo (on ne se moque pas !).
Avec Alfonso et sa femme en bas à gauche
Ce séjour chez Alfonso nous a enchanté, la péninsule et l’association de tourisme équitable que les habitants ont monté méritent vraiment à être connues. Nous vous recommandons vivement d’explorer le lac à partir de cette péninsule, qui a en plus l’avantage de se trouver à seulement 1 heure de bateau de l’île d’Amantani. Si vous partez de Puno, il vous faudra au moins 4 heures de bateau pour rejoindre cette île.
Un conseil pour visiter ce magnifique lac : évitez les tours opérateurs pour atteindre les îles, achetez directement votre billet au port, ou mieux, partez de la péninsule de Capachica ! Ca demande un peu plus de temps d’organisation, mais vous ne le regretterez pas !
Et bien sûr, la vidéo :
Et pour finir, quelques photos du projet Histoire d’Eau :



Trop bien !! c’est marrant de revoir Alfonso 🙂 . les photos sont tops ! bisous à vous deux
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Ben non pourquoi se moquerait-on vous êtes trop mignons dans vos habits traditionnels.
Bisous à vous 2
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Hihi merci 😄
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De bien belles rencontres :)) . L eau doit y être un peu fraîche ….
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Oui ! Et l’eau y est très fraîche !!!
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