– Du 25 au 27 novembre 2017 –
Nous voici arrivés à Mandalay, seconde plus grande ville du Myanmar. Ancienne capitale royale, on la surnommait alors « la cité des joyaux » pour son jade réputé.
Son marché de jade est d’ailleurs le plus grand du monde. Repérable par un gigantesque parking de mobylettes, 30 000 personnes y travaillent ! C’est un enchevêtrement de petites allées rappelant davantage un marché aux puces qu’un marché luxueux. Les acheteurs et vendeurs se retrouvent autour de tables posées sur des tréteaux en bois et marchandent après avoir soigneusement examiné, à la loupe et à la lampe électrique, les pièces de toutes tailles et de toutes nuances de vert.
Marché de jade
Au nord de la ville se trouve la colline de Mandalay, d’où l’on a une vue panoramique sur la ville, le palais royal et le fleuve Irrawaddy. Proche du sommet, un grand bouddha debout pointe l’index vers le palais royal. La légende raconte que, lors d’une visite au Myanmar, il aurait prédit la construction d’une importante cité à cet endroit.
Colline de Mandalay
On trouve à Mandalay, au sein de la pagode Kuthodaw, le plus grand livre ouvert du monde : le canon bouddhique. Ce canon représente l’ensemble des textes attribués au Bouddha lui-même et à ses exégèses qui ont complété sa doctrine. Il a été élaboré sous le roi Mindon en 1860 et reproduit dans son intégralité en pali (l’une des 5 langues dans lesquelles le canon a été écrit) sur 729 stèles d’albâtre, chacune protégée par un petit temple d’un blanc immaculé. Une version imprimée en 38 volumes a été édité en 1900. A raison de 8h par jour, il faudrait 450 jours à une personne normalement constituée pour lire la totalité du texte.
Stèles du canon bouddhique, pagode de Kuthodaw
La ville est considérée comme l’héritière des traditions ancestrales. On y parle, dit-on, le pur birman.
Jeunes birmanes
Aujourd’hui, avec la réouverture de la route vers la Chine, la ville connait une relative prospérité. On trouve une grande proportion de chinois, 30 à 40 % de la population. Pour la plupart, il s’agit d’immigrants qui, dans les années 1990, ont commencé à venir du Yunnan voisin, venant consolider la minorité locale sino-birmane, installée là depuis le XVIIème siècle. Il sont largement à l’origine de l’établissement d’un commerce entre le Myanmar et la Chine et l’Inde.
La ville est entourée de plusieurs anciennes cités royales, ce qui rend ses alentours très riches. Avec ses 150 monastères et 70 000 moines, elle demeure la ville-symbole de la foi bouddhique, capitale religieuse en quelque sorte, d’où son importance pendant la révolte des moines en 2007.
Sur le pont de l’Irrawaddy
La première de ces cités royales que l’on découvre est Sagaing. Construite en 1315 par la dynastie shan après la chute de Bagan (en 1287), elle perdit sa qualité de capitale pour Ava en 1364. Il y aurait plusieurs centaines de pagodes, stûpas et monastères, perchés sur les collines bordant l’Irrawaddy. C’est un des hauts-lieux bouddhiques du pays.
Sagaing
Toujours à Sagaing, nous visitons une autre pagode d’où l’on a également une superbe vue sur les collines de Sagaing. On y croise 3 apprentis moines en train de jouer avec des armes en plastique.
Sagaing
Nous nous dirigeons ensuite à Inwa (ou Ava), l’une des 4 autres capitales royales de la région, pas très loin de Sagaing. En effet, il n’y a qu’à traverser l’Irrawaddy pour s’y rendre. Edifiée en 1364 et conquise par les shan après la chute de Sagaing, Inwa fut pendant 4 siècles la capitale du royaume birman. Mais il n’en reste que peu de choses. Les palais furent démontés et leurs piliers de teck servirent pour la construction du pont d’U Bein. Un séisme en 1838 abima fortement la cité, qui fut abandonnée en 1861 pour Amarapura, puis pour Mandalay.
La balade à Inwa est très agréable, possible en calèche après un accès en bateau. On y traverse une campagne très belle où se déroulent les travaux des champs.
Accès à Inwa en bateau
Les calèches et campagne d’Inwa
Stûpa au bord du lac
On y trouve un très beau monastère, Bagaya kyaung, en bois noirci, patiné avec du brai de pétrole. Le monastère est supporté par 267 énormes colonnes de teck, l’ensemble est sculpté de feuilles, fleurs et paons et l’intérieur, très sombre, dégage une atmosphère calme et mystérieuse. On y trouve une salle de classe pour les enfants défavorisés, mais ce jour-là, le professeur dort…
Monastère Bagaya kyaung
Autres pagodes et stûpas de Inwa
Dernière étape de cette journée, le coucher de soleil sur le pont d’U Bein. Ce pont en teck de 1200 m de long fut construit en 1849 pour enjamber le lac Taungthaman et permettre de relier la ville d’Amarapura à la campagne pendant la mousson. Tout le bois provient du palais d’Inwa. Tout le monde arpente paisiblement ce pont, devenu l’une des images carte-postale du Myanmar. On y croise des moines allant d’un monastère à l’autre, des familles, des amoureux, notamment en fin de journée au coucher du soleil.
Pont U Bein
Après cette belle journée, il est temps de quitter Mandalay pour rejoindre Bagan, notre dernière étape birmane. En bus ou en bateau, chacun ira à son rythme.
Négociation du ticket de bus et tour en tuk-tuk dans la ville
Il y a en effet la possibilité de monter à bord d’un bateau pour rejoindre Bagan. Speed boat ou slow boat, sur l’Irrawaddy, ce fut une belle journée à profiter du soleil sur le pont du bateau et approcher tranquillement Bagan.
Lever de soleil sur le bateau et passage du premier pont, entre Sagaing et Inwa
Petite escale dans la brume matinale
Au fil de l’eau
Ce n’est qu’en arrivant à Bagan après 8h de navigation et environ 200 km que nous passons à nouveau sous un pont.
Pont à Bagan et notre capitaine
Nous voici à Bagan, ce lieu magique. Rendez-vous au prochain article pour le découvrir !